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La transmission de ce savoir-faire a permis de progresser jusqu'au XXème siècle. En quelques décennies les métiers se transforment. Le Maréchal-ferrant devient mécanicien agricole, le forgeron quincailler etc…

 

Le monde bouge, des millions de manuels sont devenus machines, d'abord mécaniques puis électroniques, nous sommes dans

le monde de la "ique" domotique, robotique, informatique… L'homme a vaincu la matière, dominé la machine mais de plus en plus

celle-ci s'approprie "l'intelligence".

 

La mémoire, la force, la rapidité. Nos corps se transforment, d'acteurs nous devenons spectateurs, bientôt simples "voyeurs". Inutile de lutter à contre courant, acceptons l'extraordinaire révolution  que nous vivons, souhaitons qu'elle profite à l'ensemble de l'humanité. C'est en maîtrisant avec courage et détermination le progrès et en le faisant partager au plus grand nombre que l'homme restera maître de son denenir.

 

C'est grâce aux hommes et aux femmes de métier qui jour après jour, depuis des millénaires, ont fait preuve d'une constante créativité que nous vivons dans les conditions de bien être qu'ils ne pouvaient imaginer.

 

Gardons-leur un profond respect.

 

 

 

Jean-Louis PRAT

Les métiers disparus ou en voie de disparition de nos ancêtres

 

Conférence du 14 mai 2013 

Jean-Louis PRAT, membre des Drailles de la Mémoire, collectionneur et expert en outils anciens, vous parle des outils qui servaient à nos ancêtres pour exercer leurs métiers.

 

Métiers, outils et échoppes qui, avec l'évolution et la modernisation, disparaissent peu à peu de nos villes et de nos campagnes.

Tous les métiers ont leur odeur dégagée de la matière transformée, et nos souvenirs d'enfance en sont imprégnés. Comment ne pas se rappeler, lorsque nous passons devant la boutique du "Pégot" (cordonnier) la forte odeur dégagée par la poix qu'il faisait chauffer.

 

L'odeur est indissociable du métier et de la matière qui se transforme, comme est indissociable la sueur, trait d'union de tous ces laborieux, désagréable témoin des efforts usant prématurément des générations d'hommes et de femmes parfois dès l'enfance.

 

Cette visite du village peut aussi être guidée par les bruits qui nous parviennent des échoppes.

Le Forgeron est sûrement le plus caractéristique. Il fait beaucoup de frappes avec son marteau sur l'enclume, son geste précis et calculé donne un tintement harmonieux auquel on finit par s'habituer. Chez son compère le Maréchal-ferrant, ce sont presque les mêmes vibrations. Ils exercent sur la population un attrait magique. La forge c'est un lieu privilégié où le village se rencontre. Souvent l'homme a une forte personnalité, il représente la force et l'imagination. C'est aussi le seul endroit où il fait chaud toute la journée l'hiver et à l'ombre l'été, enfin sa pratique universelle fait que tout le monde vient recourir à ses services : ferrage des chevaux, ânes, bovins qu'il soigne, en effet le vétérinaire n'exercera qu'en début du XIXème siècle. Il façonne les outils des autres artisans et il les répare. Mais aussi il forge les outils de la vie courante.

 

En ce lieu que tout le village fréquente s'échangent les  nouvelles informations et chacun donne son opinion sur les évènements. Ce n'est pas un hasard si lors des premières élections du XIXème siècle se furent les Maréchaux-ferrants qui furent très souvent élus Maires de leur village. De plus, ils ont un privilège, la permission par le roi de travailler la nuit, il faut bien que les diligences repartent au petit matin.

Depuis plus de quarante ans je me passionne pour les vieux outils mais aussi pour les métiers, les hommes et les femmes qui les ont pratiqués.

 

De nombreuses conférences m'ont amené à faire partager cette passion qui nous fait découvrir la vie de nos ancêtres et l'évolution de nos sociétés.

 

Etre attiré comme un aimant par ces outils, "cette ferraille", dont beaucoup se débarrasse sans chercher à connaître ou à percevoir  la petite flamme qui reste à jamais brûlante depuis que le forgeron leur a donné la vie en transformant la matière en ustensile unique, rassembler et remettre en état des objets anciens c'est cela être un collectionneur, c'est aussi sauver une partie de notre passé culturel. La vigilance du passionné évite qu'une partie de notre patrimoine disparaisse. Si les décharges municipales pouvaient parler, elles nous conteraient d'innombrables histoires d'objets, de coutumes, de raretés qu'elles ont englouties à jamais avec la profonde ignorance de leur propriétaire.

Sur les versants de nos collines s'illuminent toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Nos peintres provençaux nous permettent de revivre ces émotions que le soleil décuple d'intensité.

Précieux sont les outils bien adaptés suivant les tâches : défoncer (l'eïssado-béchard), bêcher (le lichet, luchet), ratisser, couper (la voulame) et bien d'autres suivant la récoltes à traiter : olivier, vigne, seigle…

Dès la porte du village passée, notre première surprise est olfactive :

la corne brûlée des chevaux chez le Maréchal-ferrant, les essences de bois que rabote le Tonnelier, le Charron, le Menuisier, les émanations de raisin du pressoir et de l'alcool des caves à vins.

Les animaux sont là, les chevaux et les ânes, véritables signes de richesse, solidement harnachés par le Bourrelier et bien équipés par le Sellier. 

Le Maréchal-ferrant - Tableau de Francis Eula

Extrait de l'ouvrage "Vivre et peindre en Provence"

Plus loin on fabrique les bougies et les cierges (Cirier) mais aussi le savon à l'odeur de soude. Le pressoir à huile attire aussi nos papilles "la première pression à froid" commence à ruisseler au travers des Escourtins.

 

Le Bouchonnier manipule de grande plaque de liège et l'odeur de tanin nous entoure. Le four banal, lieu de rassemblement, sent bon le pain et fait saliver.

À Cassis -  Femmes fabricant les "scoutins" ou "escourtins"

(carte postale ancienne) Image Wikimédia Commons - La médiathèque libre

Ecoutons encore quelques bruits, ainsi celui du fer  du rabot (varlope) qui fait vomir de long copeaux;  du Dinandier qui martèle fer blanc et cuivre à longueur de journée;  du métier à tisser et sa navette dont le va-et-vient incessant allonge la toile et bien d'autres bruits que je vous laisse imaginer.

 

Regardons autour de nous ces beaux bâtiments recouverts de tuiles, de pierres, parfois d'ardoises et plus avant de chaumes ou de bardeaux soutenus par de majestueuses charpentes.

 

C'est l'œuvre du maître-charpentier véritable architecte, dessinateur traceur, choisissant l'arbre le mieux adapté. Ces bâtisseurs avaient du génie et grâce à eux, notre patrimoine édifié a résisté au temps. Equerres, compas, hache à blanchir, bisaiguë pour les mortaises, bédanes, sont l'essentiel de sa caisse à outils. Il connaît seul les signes d'assemblages qu'il trace à la "rainette" avec grande précision.

Le saviez-vous ? !

 

 

L'AFANAIRE était un homme de peine

L'AIMETIER fabriquait des hameçons

L'ARRICANDIER était un manœuvre dans les carrières

Le BLADIER était un marchand de blé

Le BOQUILLON était un bûcheron

Le CALAMIER était un fabricant de plumes pour écrire

Le CHIRURGIEN était un barbier pratiquant la saignée

Une COUCHEUSE était une dentelière

Jean Louis PRAT

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Conférences et expositions.

Pour contacter Jean-Louis PRAT :

Courriel : jjlprat@aol.com 

Tél : 04-86-33-63-55

Revenons quelques siècles en arrière dans nos villages. Autour de ce monde paysan pauvre mais heureux de vivre, par delà ces belles restanques, véritables garde-manger, qui assure laborieusement le quotidien.

Luchet à cornes à deux dents

Pique-cul

Poudaïdouiro

Serpe provençale

Guillotine à crin pour brossier

Bisaiguë de charpentier

Rainette

Voulame

Heureusement parfois,  une bonne étoile guide nos pas au bon endroit, au bon moment et c'est toujours un instant de bonheur pour le collectionneur de sauver un objet et de le remettre en valeur.

 

Parler d'outils, c'est parler de métiers, parler de métiers c'est parler des hommes qui les exercent. On ne peut pas dissocier l'homme de la création qu'il exécute avec l'outil, prolongement de la main qui l'anime. La main est à l'outil ce que la vie est au corps, elle s'agite avec adresse et précision souvent rapide, l'homme de métier va transformer la matière qui deviendra l'ustensile.

 

A l'origine, tous les hommes sont des manuels et ils inventent peu à peu des outils pour chaque tâche. Les métiers vont naître, chacun sa matière, chacun son domaine. Les corporations apparaissent, chaque village avait un menuisier, un maréchal-ferrant,

un forgeron. De la pierre l'homme tire les premiers outils. Ce n'est que bien plus tard que le feu avec le métal apportera la diversité des ustensiles.

Rabots de luthier

Mise à jour : 08 juillet  2014

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